Radon

La Direction de santé publique du CISSS des Laurentides souhaite mieux faire connaître le risque que représente l'exposition au radon dans les habitations. Nous voulons ainsi vous inciter à prendre les mesures nécessaires pour protéger votre santé et celle de votre famille.

Le radon, un gaz radioactif qui s'infiltre dans votre maison

Image maison avec émanation de radon au sous-sol

Le radon est un gaz radioactif cancérigène d'origine naturelle présent partout à la surface de la Terre. Il provient de la désintégration de l'uranium dans la croûte terrestre. À l'extérieur, le radon se dilue rapidement dans l'atmosphère et ne pose pas de problème de santé. Par contre, il faut se préoccuper du radon qui pénètre à l'intérieur des habitations.

En effet, le radon s'infiltre dans les maisons par les fondations, à travers les fissures du béton, les sols en terre battue, les puisards ou les joints. Plus lourd que l'air, il a tendance à s'accumuler dans les pièces les plus basses et les moins ventilées (au sous-sol par exemple) et atteindre des concentrations qui peuvent entraîner un risque pour la santé. Comme il est invisible et sans odeur, on ne peut pas le détecter par les sens.

Le radon peut causer le cancer du poumon

Image respiration avec des poumons

 

L'exposition au radon est la deuxième cause de mortalité par cancer du poumon après le tabagisme, et la première chez les non-fumeurs. Santé Canada rapporte qu'au pays, près de 16 % des décès par cancer du poumon pourraient y être associés au radon.

 

Au Québec, il s'agit de plus de 1000 décès par année. Parmi ces décès : 

  • 60 % surviennent chez les fumeurs;
  • 30 % chez les anciens fumeurs;
  • 10 % chez les non-fumeurs.

Le risque de cancer du poumon augmente avec : 

  • La concentration du radon 

Si vous et votre famille respirez durant plusieurs dizaines d'années un air contenant de fortes concentrations de radon, votre risque de contracter un cancer du poumon est supérieur à celui de l'ensemble de la population.

  • La durée d'exposition au radon

Vous passez beaucoup de temps dans votre sous-sol? Probablement plus que par les années passées, car la pandémie nous garde davantage à la maison. Plusieurs d'entre nous ont créé un bureau au sous-sol pour le télétravail, d'autres y ont aménagé une chambre d'enfant. Ces nouvelles habitudes de vie augmentent notre exposition donc elles augment le risque.   

  • Le tabagisme

En effet, le risque relié au radon est beaucoup plus important si la personne exposée est fumeuse

Le radon n'est associé à aucun autre problème de santé. Par exemple, il ne provoque pas de bronchite, d'asthme ou de maux de tête. Il ne cause pas non plus de malformation congénitale ni aucune autre forme de cancer.

Votre maison est-elle trop exposée au radon?

Image maison avec émanation de radon au sous-sol

 

Ce n'est pas parce vous habitez un secteur propice aux émanations de radon qu'il y a nécessairement de fortes concentrations de radon dans votre maison. Inversement, habiter un secteur moins à risque ne garantit pas que votre maison soit exempte de radon.

Plusieurs facteurs entrent en jeu :

  • Les caractéristiques du sol (teneur en uranium, perméabilité, porosité, humidité...);
  • Le climat (température, vent, pression barométrique, précipitations...);
  • Le type de maison (bungalow, condo, édifice à étages, etc.);
  • Le type de construction (bâtiment en pente, vide sanitaire, sous-sol non fini, matériaux, points d'infiltration, taux de renouvellement de l'air, etc.);
  • L'état des fondations (lézardes, ouvertures multiples, etc.);
  • La présence d'appareils ou d'autres facteurs pouvant affecter la pression intérieure (ventilateur d'extraction, foyer, sèche-linge, aspirateur centralisé, chaudière de chauffage, toiture non étanche, fenêtres ouvertes, etc.).

Concentration de radon à ne pas dépasser

Image maison avec une main tenant un dosimètre

Le seul moyen de connaître son niveau d'exposition au radon chez soi c'est de mesurer sa concentration à l'aide d'un petit appareil qui tient dans la main, appelé dosimètre. Vous pouvez facilement effectuer ce test vous-même ou confier cette tâche à des professionnels.

On mesure la concentration de radon dans l'air en becquerels par mètre cube (Bq/m3). C'est l'unité de mesure du radon qui correspond à son activité radioactive. 

Santé Canada a adopté une ligne directrice recommandant d'effectuer des travaux correctifs si la concentration moyenne annuelle dépasse 200 Bq/m3 dans une maison.

Pour des résultats de test fiables :

  • Si vous faites le test vous-même, procurez-vous un dosimètre certifié et approuvé par Santé Canada. On peut l'obtenir de l'Association pulmonaire du Québec, pour moins de 50 $ (prix comprenant l'analyse des résultats) ou auprès de CAA Québec. Certaines quincailleries offrent également des trousses d'analyse.
  • Vous pouvez avoir recours à une firme spécialisée pour faire le test. Santé Canada et le MSSS reconnaissent le programme canadien de certification, soit le Programme national de compétence sur le radon au Canada (PNCR-C).
  • Mesurer la concentration de radon sur une période d'au moins trois mois, en hiver (ou durant la période de chauffage entre octobre et avril). Les tests de courte durée ne sont pas recommandés, car les concentrations en radon peuvent varier selon les jours, les heures et les saisons.
  • Le dosimètre devrait être placé dans une pièce occupée au moins quatre heures par jour dans le sous-sol (ou au rez-de-chaussée, si le sous-sol est rarement occupé ou inexistant), car le radon étant un gaz lourd, il a tendance à s'accumuler dans les pièces les plus basses et les moins ventilées de la maison.

On peut trouver de fortes concentrations de radon même dans les secteurs moins à risque. La concentration de radon peut varier considérablement d'une maison à l'autre, dans un même quartier. On ne peut pas se fier aux concentrations mesurées dans les maisons voisines.

Santé Canada a produit un Guide sur les mesures du radon dans les maisons. On y trouve une multitude de renseignements sur la question. 

Comment protéger votre famille

Image maison avec des enfants qui jouent sous une bonne ventilation

 

Santé Canada recommande d'effectuer des travaux correctifs lorsque la concentration moyenne annuelle de radon dépasse 200 Bq/m³ d'air dans les pièces normalement occupées de la maison. Si vous avez mesuré un niveau trop élevé de radon dans votre maison, il existe des moyens efficaces de l'abaisser. Plus la concentration est élevée, plus il faut agir rapidement.

 

Délai recommandé pour la réalisation de travaux correctifs :

Moins de 200 Bq/m3Aucune correction nécessaire
Entre 200 et 600 Bq/m3Dans un délai inférieur à 2 ans
Plus de 600 Bq/m3Dans un délai inférieur à 1 an

On devrait viser à réduire la concentration de radon à l'intérieur de l'habitation au plus bas niveau qu'on puisse raisonnablement atteindre.

Travaux de base pour l'assainissement de l'air :

  • Augmenter la ventilation pour permettre un meilleur échange d'air;
  • Boucher les fissures et les ouvertures dans les murs, les planchers de fondation et autour des tuyaux et des drains.

Parfois, il faut recourir à des travaux plus complexes. Après évaluation, il peut être nécessaire d'effectuer l'installation d'un système de dépressurisation active du sol. Le coût des travaux peut varier de 500 à 3 000 $, selon les techniques et les matériaux utilisés.

IMPORTANT
L'évaluation des travaux à effectuer nécessite une expertise particulière au radon que les entrepreneurs en ventilation et climatisation ne possèdent pas nécessairement. Il est très important de faire appel à un entrepreneur qualifié ayant obtenu une accréditation reconnue par Santé Canada et le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. On peut consulter la liste de ces entreprises sur le site du Programme national de compétence sur le radon au Canada (PNCR-C) de Santé Canada (1 800 269-4174).

Comme pour tout projet de rénovation, il est conseillé d'obtenir un devis auprès de plus d'un entrepreneur afin de pouvoir choisir celui qui vous convient le mieux. Vous pouvez réaliser les travaux vous-même, d'après le devis, si vous avez le savoir-faire requis.

Pour plus de renseignements sur les précautions à prendre pour choisir un entrepreneur qualifié, nous vous référons aux sites suivants :

Barrer la route au radon dans les nouvelles constructions

Maison avec plan d'architecture et casque de protection

Vous prévoyez construire une nouvelle maison? Pensez à vous protéger du radon avant de commencer vos travaux. Demandez à votre constructeur d'inclure des techniques de construction préventives dès la conception des plans.

Quel que soit le terrain, on ne peut pas connaître d'avance le risque de pénétration du radon. Il vaut donc mieux réduire au minimum les infiltrations au moment de la construction; c'est beaucoup plus simple et moins coûteux que de corriger la situation par la suite. Les coûts d'une telle mesure préventive sont habituellement de quelques centaines de dollars.

Le Code national du bâtiment 2015 comprend des exigences relatives à la protection de base contre l'exposition au radon, notamment la pose d'une membrane sous la dalle de béton et l'obligation de mettre en place des canalisations permettant d'installer ultérieurement un système d'évacuation des gaz (système de dépressurisation installé sous la dalle de plancher) au besoin. Ces dispositions de base doivent être prises quel que soit le lieu où se trouve le terrain où l'on projette de construire un nouveau bâtiment.

Jusqu’à présent au Québec, ces exigences étaient limitées aux secteurs où il est reconnu que les émanations de gaz souterrains constituent un danger pour la santé. Le gouvernement du Québec a revu les dispositions du Code de construction du Québec (CCQ) concernant le radon. En effet, le règlement modifiant le Code de construction : mesures de protection contre les gaz souterrains pour tout le Québec est entré en vigueur le 2 juin 2022. Il s’agit d’une interédition de la mise à jour du chapitre I, Bâtiment, du CCQ, en vigueur depuis le 8 janvier 2022.

Ce règlement élargit la portée des mesures de protection contre les gaz souterrains à l’ensemble du territoire québécois en retirant la notion de « zones reconnues à risque ». Il répond ainsi aux recommandations émises depuis des années par les autorités de la santé publique du Québec et Santé Canada.

Par ce règlement, la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) rehausse certaines exigences en matière de construction afin de mieux protéger les Québécois contre l’infiltration de gaz souterrains, dont le radon.

Une période transitoire est prévue et prendra fin le 8 juillet 2023. D’ici cette date, les bâtiments construits ou transformés depuis le 8 janvier 2022 peuvent respecter l’ancienne ou la nouvelle édition de ce chapitre.

Pour plus de renseignements sur les « Mesures d'atténuation du radon dans les maisons et petits bâtiments neufs » référez-vous aux standards de l'Office des Normes générales du Canada qui existent depuis 2019 pour une construction sécuritaire.

Bien entendu, une fois que la construction de la maison est terminée, il est recommandé de mesurer la concentration de radon pendant l’hiver suivant tel que mentionné plus haut.

Certains secteurs des Laurentides sont propices aux émanations de radon

Carte des territoires des Laurentides

En général, la population québécoise semble relativement peu exposée au radon dans les bâtiments. Toutefois, dans la région des Laurentides ainsi que dans quelques autres régions du Québec, certains secteurs sont plus propices aux émanations de radon.

Dans notre région, on a mesuré des concentrations nettement plus élevées que la moyenne québécoise dans une forte proportion de maisons de certains secteurs d'Oka, de Saint-Joseph-du-Lac, de Saint-André-d'Argenteuil et de la MRC d'Antoine-Labelle. Ces secteurs sont situés sur des formations géologiques riches en uranium.

La Direction de santé publique des Laurentides y est intervenue, en collaboration avec les municipalités concernées, afin de protéger la santé de la population : information transmise à tous les résidents de ces secteurs, mesure des taux d'exposition, assistance pour effectuer les travaux correctifs, si jugés nécessaires. 

Ces interventions ont eu lieu dans les années 1990 à Oka, Saint-Joseph-du-Lac et Saint-André-d'Argenteuil. Il s'agissait de la première opération du genre au Québec. Dans les années 2000, certaines municipalités de la MRC d'Antoine-Labelle ont à leur tour fait l'objet de mesures de protection particulières par rapport au risque d'exposition au radon dans les habitations.

Si vous habitez dans un de ces secteurs propices aux émanations de radon, même si vous ne l'avez pas encore fait, il est toujours temps de mesurer le radon dans votre maison pour protéger votre famille. Rappelons que même si vous n'habitez pas dans un secteur à risque, ça ne garantit pas que votre maison soit exempte de radon.

La Direction de santé publique des Laurentides rappelle que les habitations de 2 étages et moins ou de 8 logements et moins sont actuellement exemptées des dispositions du CCQ. Par conséquent, la Direction de santé publique encourage toutes les municipalités et en particulier celles qui sont situées dans des secteurs à risque à mettre de l'avant des règlements municipaux concernant la construction de maisons neuves, incluant les maisons de petite dimension, en conformité avec la ligne directrice de santé Canada sur le radon et le Code national du bâtiment - Canada 2015, amendé par le règlement entré en vigueur le 2 juin 2022 qui modifie le Code de construction en étendant les mesures de protection contre les gaz souterrains pour tout le Québec.

Radon et exploitation minière

C'est la riche teneur en uranium du sol au-dessous et immédiatement autour des fondations de la maison qui peut être un facteur de risque. L'exploration ou l'exploitation d'une mine d'uranium (ou de tout autre minerai) même à proximité n'ont aucun effet sur les concentrations de radon dans l'air intérieur de votre maison. L'exploration ou l'exploitation d'une mine ne sont donc pas considérées comme un facteur de risque supplémentaire à cet égard.

Radon et eau de puits

La plupart des habitations sont approvisionnées en eau de surface pauvre en radon. Cette eau est traitée pour éliminer les contaminants biologiques et ne contient virtuellement de radon dans son réseau de distribution.

Le radon peut se dissoudre dans l'eau, particulièrement dans l'eau souterraine qui approvisionne des puits en profondeur dans des secteurs où le sous-sol est riche en uranium. Lorsque l'on prend une douche ou que l'on ouvre un robinet pour tout autre usage, l'eau qui coule se dégaze, comme l'eau gazeuse d'une bouteille que l'on ouvre. Du radon est ainsi libéré dans l'air, mais en faible quantité, habituellement quelques Bq/m3. Même dans ces conditions l'exposition au radon vient en majeure partie de l'inhalation du radon qui provient du sous-sol auquel s'ajoute du dégazage du radon contenu dans l'eau souterraine. L'ingestion d'eau contenant du radon ne constitue pas un problème de santé publique.  

Dépistage du radon dans les écoles et les hlm du Québec

Image d'école

En août 2011, le ministère de I'Éducation et de I'Enseignement supérieur (MEES) a lancé une opération de dépistage du radon dans toutes les écoles primaires et secondaires du Québec. Près de 4000 bâtiments scolaires ont été testés. Cette opération a pour objectif d'améliorer les connaissances sur le radon et de s'assurer que les élèves et le personnel ne soient pas exposés à des concentrations de radon menaçant leur santé.

Les travaux correctifs nécessaires ont été effectués dans toutes les écoles où on a mesuré des concentrations excédant le seuil de 200 Bq/m³. 

Ce dépistage fait suite à un projet pilote auquel ont participé 65 écoles primaires du Québec, dont 22 écoles de la Commission scolaire Pierre-Neveu, située dans la MRC d’Antoine-Labelle. Ce projet pilote a été mené en 2010 par le ministère de la Santé et des Services sociaux, en collaboration avec le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, l’Institut national de santé publique du Québec, Santé Canada et les Directions de santé publique des Laurentides, de Gaspésie et de l'Outaouais. Il a été réalisé dans ces trois régions susceptibles de présenter des secteurs à risque élevé d’émanations de radon. 

D’autres ministères ont mis en place des programmes de dépistage. En 2015, le ministère de la Famille a recommandé à tous les services de garde de procéder à une mesure de radon. De son côté, la Société d’habitation du Québec a effectué un projet pilote dans des HLM de la Gaspésie et a étendu le dépistage à tous les HLM sous sa compétence au Québec. Il faut noter que le ministère de l'Éducation et la Société d'habitation du Québec se sont engagés à construire tous leurs nouveaux bâtiments selon les principes de prévention de l'infiltration des gaz souterrains, dont le radon.

Pour en connaitre davantage sur le radon, consultez ces sites Web : 

/typo3conf/l10n/fr/rtehtmlarea/Resources/Private/Language/fr.locallang_accessibilityicons.xlf:external_link_new_window_altTextMinistère de la Santé et des Services sociaux - Radon domiciliaire

/typo3conf/l10n/fr/rtehtmlarea/Resources/Private/Language/fr.locallang_accessibilityicons.xlf:external_link_new_window_altTextSanté Canada - Le radon

/typo3conf/l10n/fr/rtehtmlarea/Resources/Private/Language/fr.locallang_accessibilityicons.xlf:external_link_new_window_altTextSanté Canada - Lignes directrices sur le radon

/typo3conf/l10n/fr/rtehtmlarea/Resources/Private/Language/fr.locallang_accessibilityicons.xlf:external_link_new_window_altTextSociété canadienne du cancer - Radon

/typo3conf/l10n/fr/rtehtmlarea/Resources/Private/Language/fr.locallang_accessibilityicons.xlf:external_link_new_window_altTextAssociation pulmonaire du Québec - Radon

/typo3conf/l10n/fr/rtehtmlarea/Resources/Private/Language/fr.locallang_accessibilityicons.xlf:external_link_new_window_altTextCAA Québec - Du radon dans la maison?