Plomb dans l'eau potable

LE PLOMB

Le plomb est un métal grisâtre qui est présent naturellement dans la roche et le sol, il est également utilisé dans certaines industries.

On peut ainsi retrouver de faibles traces de plomb un peu partout dans l’environnement, que ce soit dans l’air, le sol, les poussières, les aliments, l’eau et divers produits de consommation.

LES EFFETS SUR LA SANTÉ

Selon le niveau d’exposition, le plomb peut entraîner divers effets, entre autres sur :

  • Le système nerveux;
  • Le système cardiovasculaire;
  • Les reins;
  • Le système gastro-intestinal;
  • Le système reproducteur.

Plomb dans l'eau potable

Par contre, au niveau d’exposition généralement retrouvé dans l’eau potable même en présence d'une ligne de service en plomb

  • le risque à la santé est limité aux femmes enceintes (pour l’enfant à naître) et aux enfants de moins de 6 ans;
  • sauf exception, aux concentrations pouvant se retrouver dans l’eau les effets sont essentiellement de nature neurocomportementale (ex.: diminution du quotient intellectuel et de la capacité d'attention) portant sur le développement des nourrissons et des enfants de moins de 6 ans, en cas d’une exposition régulière et soutenue dans le temps;
  • les effets sur la santé sont discrets ;
  • sauf lors de circonstances exceptionnelles, il n’y a pas d’indication à recommander une prise de sang.

 Même si ce risque pour la santé est faible, les autorités de santé publique recommandent, par précaution, de viser raisonnablement la plus faible exposition possible.

LES SOURCES D'EXPOSITION AU PLOMB

La population est actuellement beaucoup moins exposée au plomb que par le passé

Au cours des dernières décennies, des normes plus sévères ont permis d’éliminer pratiquement tout le plomb dans : 

  • L'essence
  • Les boîtes de conserves alimentaires
  • La peinture
  • Les soudures de plomberie
  • Divers autres matériaux et produits de consommation

LISTE DES SOURCES D'EXPOSITION ENCORE PRÉSENTE AUJOURD'HUI 

PRINCIPALES SOURCES D'EXPOSITION

  • L’alimentation
  • L’eau potable
  • Les poussières, incluant les écailles de vieille peinture

AUTRES SOURCES D'EXPOSITION

  • Les sols
  • Le maquillage traditionnel khôl
  • Certains autres produits de consommation comme les poteries, etc. 
  • Certaines activités de loisirs comme le tir récréatif, la chasse, l’artisanat, etc.
  • Diverses sources en milieu de travail

Considérant que le plomb est un contaminant pour lequel on n’a pas pu déterminer de seuil sécuritaire au niveau de la concentration dans le sang (plombémie), il est souhaitable de continuer à réduire l’exposition au plomb aux plus bas niveaux possibles. Source : Santé Canada - Plomb 

DIMINUTION IMPORTANTE DE L’EXPOSITION AU PLOMB AVEC LES ANNÉES

On note une importante diminution des plombémies dans les dernières décennies suite à l’application de normes de plus en plus sévères. Les niveaux de plomb dans le sang des enfants ont par conséquent diminué de la même façon passant de presque 20 µg/dL de sang en 1972 à environ 1 µg/dL de sang aujourd’hui.

Courbe d’évolution de 1970 à 2015 des moyennes de niveaux de plomb dans le sang (plombémie) chez les enfants âgés de moins de 6 ans.           

 (Source : Direction de santé publique de Montréal).

PERSONNES À RISQUE

Les groupes de personnes considérés comme les plus vulnérables aux effets du plomb sur la santé sont : 

  • Les nourrissons
  • Les enfants âgés de moins de six ans
  • Les femmes enceintes (pour leur bébé)

À savoir :

  • Les jeunes enfants absorbent plus efficacement le plomb et sont plus sensibles à ses effets que les adultes.
  • Les nourrissons peuvent être davantage exposés que les enfants, notamment s’ils sont nourris avec des préparations commerciales de lait reconstitué avec l’eau du robinet (lait concentré, lait en poudre).

LE PLOMB ET L'EAU POTABLE

L’eau potable produite et distribuée par les réseaux d’aqueduc ne contient pratiquement pas de plomb. Cependant, lorsque l’eau circule dans un raccordement en plomb présent entre certaines résidences et le réseau d’aqueduc municipal, elle peut se charger en plomb.

L'ENTRÉE DE SERVICE EN PLOMB

Le raccordement en plomb présent entre certaines résidences et le réseau d’aqueduc municipal, qui est appelé entrée de service en plomb (ESP), comprend :

  • Une section publique (sous la responsabilité de la municipalité) 
  • Une section privée (sous la responsabilité du propriétaire de la résidence)

La problématique du plomb dans l’eau est principalement associée à la présence d’ESP.

La Direction régionale de santé publique des Laurentides considère que le risque à la santé est faible. 

Néanmoins, ce risque pourrait toucher un nombre important d’individus et les connaissances scientifiques invitent à la prudence. En ce sens, l’objectif des autorités de santé publique est de réduire le plus possible le niveau d’exposition au plomb de tous, particulièrement des jeunes enfants et des femmes enceintes.

Protection et prévention

Comment savoir si une résidence possède une entrée de service en plomb?

Les résidences susceptibles d’avoir une ESP sont les immeubles de 8 logements ou moins construits avant 1975.

Il est possible de reconnaître une entrée de service privée en plomb : il faut trouver la vanne d’entrée d’eau et observer le tuyau. S’il est en plomb :

  1. il sera de couleur grise;
  2. il ne produira aucune résonance si on le frappe;
  3. il laissera des marques métalliques lorsqu’on le gratte;
  4. il n’attirera pas un aimant

COMMENT DIMINUER L'EXPOSITION AU PLOMB PROVENANT DE L'EAU POTABLE

Les conseils qui suivent s'adresse aux personnes à risque

Des gestes simples

Les personnes à risque sont les femmes enceintes (pour l'enfant à naître) et les enfants de moins de 6 ans qui habitent une résidence de moins de 8 logements construite avant 1975 et reliée au réseau d'aqueduc municipal par un raccordement en plomb.

Pour ces personnes, afin de diminuer l’exposition au plomb provenant de l’eau potable, la Direction régionale de santé publique des Laurentides recommande d'appliquer ces gestes simples :

  • Laisser couler l'eau du robinet quelques minutes après qu'elle soit devenue froide, ou fraîche l'été, avant de la boire, surtout si elle a séjourné de longues heures dans les tuyaux (le matin et au retour du travail).
  • Utiliser toujours l'eau froide pour cuisiner (café, thé, cuisson des légumes, des pâtes, du riz, etc.).
  • Nettoyer régulièrement l’aérateur (petit tamis) du robinet.

Il est inutile de faire bouillir l’eau, car le plomb ne s’évapore pas et n’est donc pas éliminé par l’ébullition.

À savoir : l’eau chaude ainsi que l’eau qui n’a pas coulé depuis longtemps, par exemple le matin ou au retour du travail, ont tendance à contenir des concentrations plus élevées de plomb. 

Dispositifs de filtration de l'eau

Afin de réduire le risque au minimum, des mesures de protection temporaires existent pour diminuer l’exposition au plomb dans l’eau du robinet, par exemple l’utilisation de dispositifs de filtration :

  • Pichet filtrant
  • Filtre attaché au robinet ou installé sous l'évier

Notes :

  • Ces dispositifs de filtration de l'eau doivent être certifiés par l’organisme NSF pour la réduction du plomb conformément à la norme NSF/ANSI no 53.
  • Il est important de suivre les recommandations du fabricant.
  • De telles mesures sont pertinentes pour les personnes à risque. 

Une municipalité peut agir au niveau du traitement de l’eau ou remplacer l’ESP au fil des années. Ce sont des solutions efficaces et durables pour réduire la présence de plomb dans l’eau potable.

Dispositifs de filtration de l'eau

Afin de réduire le risque au minimum, des mesures de protection temporaires existent pour diminuer l’exposition au plomb dans l’eau du robinet, par exemple l’utilisation de dispositifs de filtration :

  • Pichet filtrant
  • Filtre attaché au robinet ou installé sous l'évier

Notes :

  • Ces dispositifs de filtration de l'eau doivent être certifiés par l’organisme NSF pour la réduction du plomb conformément à la norme NSF/ANSI no 53.
  • Il est important de suivre les recommandations du fabricant.
  • De telles mesures sont pertinentes pour les personnes à risque. 

LE PLOMB DANS L'EAU POTABLE ET LES ÉCOLES DES LAURENTIDES

Les écoles des Laurentides et les bâtiments de plus de huit logements n’ont pas d’ESP.

Le plomb provient de la plomberie à l’intérieur du bâtiment (ex. : la robinetterie, les fontaines ou les soudures) mais sa concentration diminue rapidement après les premiers jets. Il importe donc de rappeler que malgré les préoccupations concernant le plomb dans l’eau potable, l’eau demeure la meilleure boisson pour s’hydrater, aucune autre boisson n’étant plus saine.

Consommation d’eau en milieu scolaire

En général, les jeunes ne boivent pas de grande quantité d’eau à l’école en comparaison à la consommation à la maison. Lorsqu’il y a présence de plomb dans l’eau, ce n’est qu’à certains moments de la journée et pas toujours dans tous les abreuvoirs. 

Si une réparation est effectuée, il est effectivement recommandé d’en profiter pour éliminer la tuyauterie contenant du plomb.

Rapport de l’Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ) sur la surveillance du plomb dans l’eau des écoles et garderies

Le rapport de l’INSPQ révèle que la contamination au-delà de la norme actuelle du Règlement québécois sur l’eau potable (RQEP) dans les écoles et garderies québécoises semble peu fréquente et intermittente. Or, pour percevoir un effet sur le niveau de plomb dans le sang des enfants, l’exposition au plomb dans l’eau doit être régulière et soutenue dans le temps. Autrement dit, une consommation ponctuelle et limitée n’aura pas d’effets significatifs sur les niveaux de plomb dans le sang.

En 2017, la Direction régionale de santé publique de Montréal a mené une étude sur les concentrations de plomb mesurées dans l’eau de 51 écoles.

L’étude a permis de démontrer que la consommation d’eau potable à l’école ne contribue pas de façon importante à une augmentation de la plombémie (niveau de plomb dans le sang) chez les enfants de 5-6 ans des écoles primaires et que le risque d’exposition soutenue est faible.

LA NORME QUÉBÉCOISES

  • La norme québécoise est de 10 microgrammes par litre (10 µg/L) après 5 minutes d’écoulement, conformément à ce qui a été publié par Santé Canada en 1992. Cette norme est la même que celle en vigueur dans les autres provinces canadiennes (Règlement sur la qualité de l'eau potable).
  • Au mois de mars 2019, Santé Canada a abaissé la norme de concentration maximale de plomb acceptable dans l’eau de 10 microgrammes par litre (µg/L) à 5 µg/L. En annonçant une modification réglementaire dans les plus brefs délais, le Québec deviendra ainsi la première province à se conformer à la norme proposée de 5 µg/L. De plus, les méthodes d’échantillonnage de présence de plomb dans l’eau potable seront revues afin de respecter, en tous points, les recommandations de Santé Canada.

QUELLES SONT LES SOLUTIONS PRÉVUES PAR LES AUTORITÉS PROVINCIALES ET MUNICIPALES ?

Le gouvernement demande aux municipalités à travers le Québec d’élaborer un plan d’action afin de réduire la présence de plomb dans l’eau potable, en suivant les recommandations de Santé Canada. Dans son plan d’action, chaque municipalité devra :

  • déterminer les secteurs de la municipalité dont les résidences sont susceptibles d’avoir une ESP;
  • déterminer un échéancier pour identifier lesdits secteurs;
  • évaluer la période nécessaire pour remplacer toutes les ESP sur son territoire;
  • évaluer le coût de la démarche;
  • déterminer une priorisation des travaux.  

Le gouvernement du Québec est en action dans ses propres réseaux de la santé, de l’éducation et de la famille. Des directives complètes seront envoyées prochainement aux différents établissements pour s’assurer d’une bonne qualité de l’eau partout à travers le réseau public.